Après un premier DiRT qui, à son époque, avait quelque peu révolutionné le rallye vidéoludique, Codemasters se devait d’assurer, mais toujours avec le vieux dilemme des suites : pas la même chose, sinon on vous accuse de fainéant, mais pas trop différent non plus, ou vous risquez de dénaturez la série. Heureusement pour nous, Colin McRae: DiRT 2 a su jongler avec ces deux tendances pour devenir un titre aujourd’hui indispensable, malgré quelques menus défauts. Il faut dire qu’aujourd’hui dans le monde du rallye, les concurrents ne sont pas légion…
Dans DiRT 2, vous allez jouer des coudes avec des mecs et des filles pour qui tout est cool, génial, ou encore incroyable. Bref, des jeunes gens très épanouies. Vous l’aurez compris, le jeu s’adresse à un public large, comprenant nos têtes blondes (notez l’éviction de l’épithète « jolies »). Dès lors, on se retrouve avec des menus magnifiques mais très pesants, une bande-son très garage-rock (on aime ou pas, de mon côté je l’ai trouvée très adaptée au jeu car elle contient également du plus classique comme Bloc Party, Franz Ferdinand, Queens of the Stone Age, The Prodigy, Yeah Yeah Yeahs…) mais surtout, de la part de vos concurrents, de nombreux commentaires insipides et vannes vaseuses, qui animent facilement les soirées multi sur Weplay.
Une fois cette atmosphère apprivoisée, on peut se lancer dans les courses endiablées. C’est ici à peu près la même chose que dans DiRT, c’est-à-dire des épreuves diverses, avec chacune leur conduite : rallye, rallye-cross (avec plusieurs déclinaisons), raid, buggy et le tout nouveau trailblazer, mon préféré. Il s’agit de courses individuelles sur de longs tracés au volant de bolides survitaminés avec lesquels la moindre erreur peut-être fatale. Heureusement, pour rattraper les erreurs, la fonction de rembobinage est toujours présente, d’autant plus qu’un rocher est si vite arrivé. À ce propos, je ne saurais trop vous conseiller de commencer directement le jeu dans un mode de difficulté élevé (celui intitulé « sauvage » convient parfaitement) pour ne pas faire la majorité des courses seul en tête avec une dizaine de secondes d’avance sur le deuxième.
Mais le véritable gros atout de DiRT 2, c’est son aspect visuel. Neon, le moteur de DiRT et GRID a été fortement remanié et a changé de nom pour EGO, améliorant un peu tout dans le jeu. Et l’optimisation est encore une fois présente puisque le jeu tourne aussi bien que GRID avec tous les détails au maximum, en DirectX 9. Une variante DirectX 11 est présente, mais il semblerait que celle-ci n’apporte pas à grand chose à part une baisse de framerate. Bien évidemment, les voitures sont fort bien modélisées et subissent la terre, le gravier, la boue et l’eau, les rendant souvent en piteux état à l’arrivée. Cependant, ce sont surtout les tracés qui retiennent l’attention, de toute splendeur, que l’on soit dans la jungle malaisienne ou bien dans le désert de l’Utah. En effet, DiRT 2 a le mérite de nous faire voyager aux quatre coins du monde : Mexique, Maroc, Croatie, Chine, Londres, etc. Et chacune de ces destinations possède son propre environnement, reconnaissable entre tous les autres.
Malgré cette variété, on fait vite le tour de tous les tracés et les dernières heures peuvent devenir rébarbatives lorsqu’il faut courir sur un circuit vu et revu, à l’endroit, à l’envers, de jour ou de nuit. On regrettera également l’absence d’intempéries, puisque dans DiRT 2, il fait toujours beau. Il y a bien longtemps qu’aucun jeu de course ne nous a fait rouler sous la pluie ou dans la neige, et c’est bien dommage. Mais rassurez-vous, DiRT 2 reste très agréable à parcourir, grâce à une prise en main très intuitive (pad ou volant conseillé) et des graphismes plus que réussis. Si un hypothétique GRID 2 subit la même évolution par rapport à son prédécesseur, j’achète tout de suite.
Et le multi ?
Grâce à Wefrag et à sa communauté de pilotes, j’ai pu jouer quelques heures en multijoueur. Il est géré par Games for Windows Live et fonctionne très bien. Les parties sont limitées à 8 joueurs et les paramètres de course sont plutôt nombreux, d’autant plus que tous les modes de jeu sont disponibles. Enfin, un système de ranking est présent, mais il n’est qu’ornemental. Comme toujours, si vous jouez avec du beau monde, vous ne le regretterez pas. Pour cela, rejoignez les parties Weplay lorsqu’il y en a.
Addendum : suite aux commentaires des hardcore gamers de la conduite apparus ci-dessous, je tiens à préciser que ce DiRT n’appartient en aucun cas au genre de la simulation. Il est, tout comme GRID, très facile à prendre en main et permet de courir sans se prendre la tête. Et c’est ce côté-là que j’apprécie, n’étant pas un grand amateur des simulations type GTR et compagnie. Le jeu le plus orienté dans cette direction auquel j’ai pu jouer, c’est Gran Turismo, alors…
Addendum 2, le retour : je viens de rédiger un court billet présentant les parties multijoueur de DiRT 2 organisées sur Weplay. Jetez-y un coup d’œil et constatez que l’on s’y amuse bien.
Mise à jour : d’autres images et une vidéo, le tout par ici.