Batman: Arkham City, le prisonnier modèle

Avec Arkham Asylum il y a quelques années, Rocksteady m’avait réconcilié avec l’univers de Batman, grâce à un jeu sombre, pêchu et somme toute addictif. Ne tergiversons pas : Arkham City renouvelle l’exploit en reprenant la recette du précédent volet, agrémentée d’un grand nombre de fonctionnalités. Trop, diront certains.

Cette fois-ci, Batman est dans la mouise : son identité a été mise au jour par certains méchants, dont le patibulaire Hugo Strange. Bruce Wayne, pour une raison fallacieuse, se retrouve incarcéré dans la prison-ville d’Arkham City, lieu où il ne fait pas bon vivre. Après quelques rebondissements, le milliardaire récupère son joli costume et se met, logiquement, à combattre le crime à l’intérieur même de la prison. Autant dire qu’il a du pain sur la planche. Le reste n’est qu’une suite d’événements assez décousue, prétexte peu subtil pour faire apparaître à peu près tous les méchants de la série : Two-Faces, le Joker, le Pingouin, Bane, Hugo Strange, Harley Quinn, Mr Freeze, le Riddler, etc.

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Côté gentils, s’intercalent, au milieu de l’aventure de Batman, quelques phases dans lesquelles vous incarnez Catwoman, laquelle possède ses propres techniques de combat et modes de déplacement. D’une manière plus globale, vous évoluez au sein d’un monde ouvert, de la taille d’une petite île d’un Grand Theft Auto, pour vous donner une idée. Cette ville fourmille d’activités : outre la trame principale, trop brève en mon sens, figurent plusieurs affaires annexes, des énigmes, des trophées (très nombreux), des défis.

La richesse du jeu s’affirme au regard de son prédécesseur par un plus grand nombre de gadgets et de mouvements, permettant d’adapter la variété du gameplay à l’aire de jeu, sensiblement plus grande que l’asile d’Arkham. Du reste, le fait que vous évoluiez dans une ville ne rend pas le jeu nécessairement plus varié au niveau des décors : on reste toujours dans cette atmosphère sombre, inquiétante et enneigée propre à l’univers de Batman. D’un point de vue technique, les développeurs montrent à nouveau que l’Unreal Engine 3 peut produire de vastes niveaux extrêmement détaillés et qui tournent de façon tout à fait décente sur un PC récent, si toutefois vous sacrifiez le mode DirectX 11, qui n’apporte pas grand chose à l’exception d’une baisse de framerate. L’aspect général est similaire à celui d’Arkham Asylum, qui était déjà impressionnant ; on notera seulement une amélioration du système d’éclairage ainsi que de la gestion des fluides. Les fonctionnalités PhysX, peu gourmandes si vous possédez une récente carte Nvidia, offrent enfin quelques effets appréciables. La bande-son retrouve les qualités du précédent volet : des doublages impeccables (pour un très grand nombre de dialogues) et des musiques tout à fait dans le ton.

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Je ne m’étendrai pas sur le gameplay, pour lequel tout ou presque a déjà été dit. Certes, comme le précédent, ce Batman est assez répétitif — mais quel jeu ne l’est pas ? —, toutefois les combats sont assez rythmés et les mouvements assez rapides pour que l’on ne parvienne que difficilement à se lasser. La preuve en chiffres : 30 heures m’auront été nécessaires pour terminer le jeu de base dans son intégralité. Or je n’ai pas vu ces heures passer. La durée de vie peut encore être augmentée grâce à de nombreux défis annexes : missions reconfigurées, cartes de combat, en nombre impressionnant. On aurait aimé pouvoir rejouer les missions de la campagne solo, mais ce n’est malheureusement toujours pas possible.

Au final, et sans surprise, Arkham City représente un Arkham Asylum plus riche, car plus vaste et plus varié. L’on peut reprocher aux développeurs d’avoir trop voulu en mettre, rendant ainsi leur jeu plutôt décousu. Il n’en reste pas moins la suite indispensable pour qui a apprécié le Batman vu par Rocksteady. Et, si jamais vous doutiez de votre motivation à l’endroit d’un tel titre, sachez qu’une version de démonstration est disponible sur Steam et que le jeu est régulièrement soldé à vil prix.

Un peu de tout dans cette vidéo : une ballade dans Arkham City, plusieurs combats et une phase dite Predator

Le DLC Harley Quinn’s Revenge

La version du jeu ici testée est celle estampillé Game of the Year, c’est-à-dire qu’elle contient le jeu original ainsi que tous les contenus additionnels qui ont été édités par la suite. Cela comprend des personnages et des cartes pour les défis, mais également une petite aventure, qui fait directement suite à la trame principale d’Arkham City, et qui a pour nom Harley Quinn’s Revenge. Je ne saurais d’ailleurs vous raconter l’histoire sans dévoiler la fin du jeu de base, affront que je me garderai bien de faire ici.

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D’une durée approximative de 90 minutes, cette extension n’apporte pas grand chose, si ce n’est la possibilité d’incarner, pour quelques phases seulement, le personnage de Robin, assez plaisant pour les combats, il faut bien le reconnaître. Les environnements sont à moitié nouveaux, alternant entre le recyclage d’un quartier de la prison et quelques salles inédites. Ainsi, sans être exceptionnel, ce DLC permet de compléter l’histoire principale d’Arkham City, qui se révélait finalement bien maigre.

Les bidouilles utiles

Pour supprimer les vidéos de lancement :

  • Rendez-vous dans le dossier Batman Arkham City GOTY\BmGame\Movies ;
  • renommez en ce que vous voulez les fichiers StartupNV.swf et Startup.swf.

Pour débrider le nombre d’images par seconde (par défaut limité à 62) :

  • Rendez-vous dans le dossier Batman Arkham City GOTY\BmGame\Config ;
  • ouvrez le fichier DefaultEngine.ini et modifiez les valeurs de MinSmoothedFrameRate et MaxSmoothedFrameRate en leur attribuant respectivement les chiffres 0 et 999.

Les bidouilles suivantes s’opèrent à partir du dossier : Documents\WB Games\Batman Arkham City GOTY\BmGame\Config.

Pour désactiver le lissage de souris :

  • Ouvrez le fichier bminput.ini ;
  • Changez la valeur de la ligne bEnableMouseSmoothing de true à false.

Pour désactiver le HUD :

  • Ouvrez le fichier UserInput.ini ;
  • insérez-y la commande : .Bindings=(Name=”V”,Command=”ToggleHUD”, Control=False, Shift=False, Alt=False) ;
  • désormais, vous pouvez activer et désactiver l’ensemble de l’interface en appuyant sur V (vous pouvez choisir une autre touche).

Pour augmenter le field of view (FoV) :

  • Ouvrez le fichier UserInput.ini ;
  • insérez-y la commande : .Bindings=(Name=”B”,Command=”FOV 90″, Shift=false, Control=false, Alt=false, bIgnoreShift=false, bIgnoreCtrl=false, bIgnoreAlt=false) ;
  • vous pourrez alors étendre le FoV en appuyant sur B (une autre touche et une autre valeur sont possibles). Avertissement : plus vous augmentez cette valeur, moins le zoom est puissant ; aussi, pour ne pas rester bloqué devant certaines énigmes, pensez parfois à réinitialiser le FoV, en relançant la partie, par exemple.

Pour prendre des captures d’écran :

  • Pour ne pas vous encombrer avec Fraps ou un logiciel équivalent, Batman: AC dispose de son propre système de captures d’écran ;
  • en jeu, appuyez sur la touche F9 pour prendre une capture d’écran ;
  • vos captures sont ensuite stockées au format BMP dans le dossier suivant : Documents\WB Games\Batman Arkham City GOTY\BmGame\ScreenShots.
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One Comment to “Batman: Arkham City, le prisonnier modèle”

  1. A peine le générique de fin d’ Arkham Asylum terminé, on se prenait déjà à rêver à une suite encore plus ambitieuse qui pourrait entraîner Batman dans un environnement plus ouvert où les possibilités de jeu seraient décuplées. Rocksteady a entendu nos prières. Ils l’ont fait. Arkham City injecte dans le gameplay du premier épisode toute la liberté d’action qui lui manquait. Avec une réalisation toujours aussi spectaculaire, cette suite dévoile des décors aussi vastes que splendides, dans lesquels on ne se lasse pas de se perdre. S’il repose toujours sur cette formule violemment efficace alternant beat’em all percutant et infiltration délicieusement sadique, le gameplay prend une tout autre mesure dans ces décors ouverts. L’aventure centrale aurait certes pu profiter d’un scénario plus travaillé et moins conventionnel, mais le résultat reste vraiment plaisant notamment grâce à un casting démentiel – au sens propre comme au figuré. Missions secondaires, secrets à découvrir, Rocksteady n’a en plus pas lésiné sur le contenu du jeu, aussi étourdissant qu’un coup de Batarang. S’il reste quelques raisons de chipoter çà et là, Arkham City est incontestablement la suite dont on rêvait, riche et surprenante à bien des égards. Une véritable prouesse qui en fait un des titres incontournables de 2011.

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