Monkey Island 2, l’édition spéciale

Comme je le disais dans le billet dédié au premier remake de la série Monkey Island, je ne suis pas un grand friand des oldies, mais je souhaite néanmoins maîtriser les bases d’une culture vidéoludique digne de ce nom, qui passe forcément par les grandes licences de LucasArts, et la plus fameuse d’entre elles que constitue Monkey Island. Dès lors, je suis très reconnaissant au studio de ressortir des versions remises au goût du jour pour ses grands classiques, surtout lorsqu’elles sont aussi réussies que l’est la Special Edition de Monkey Island 2.

Si je voulais faire ce test vraiment court, je dirais que ce deuxième remake est similaire au premier, mais cependant grandement amélioré sur de nombreux points. Le premier, c’est l’ergonomie de l’inventaire et des actions contextuelles. Alors que l’on devait précédemment passer par une interface laborieuse et peu intuitive, Monkey Island 2 SE se rapproche des standards actuels tout en maintenant un sobre classicisme inhérent au genre du point and click. L’épisode est donc beaucoup plus agréable à manier que les précédents, ce qui n’est pas un mal vu sa longueur et sa complexité.

Je me débrouille généralement plutôt bien dans les jeux d’aventure, mais j’avoue avoir été plusieurs fois dépassé par la difficulté et l’illogisme de certaines énigmes, renforcés par un nombre affolant d’objets dans l’inventaire. Les indices incorporés au remake m’ont donc plusieurs fois servi ; je n’en suis pas fier, mais c’était plus fort que moi. Je ne reproche pas au jeu sa difficulté tant que son caractère aléatoire : plusieurs fois il vous faudra assembler au hasard des objets pour voir ce que ça donne. La satisfaction tirée d’un tel mode de résolution est à mon sens bien moindre que celle tirée d’une énigme difficile mais de bon sens, comme cela se fait actuellement dans le genre. Au moins, cette difficulté vous permettra de profiter d’une durée de vie conséquente, qui peut facilement dépasser la dizaine d’heures. En bonus, votre avancée se voit ponctuée par le déblocage de plusieurs artworks et par les commentaires des développeurs (Ron Gilbert, Dave Grossman et Tim Schafer) directement intégrés au jeu. Sympa.

L’autre excellent point de ce Monkey Island 2 SE réside dans son aspect visuel. Contrairement au premier remake, toutes les zones sans exception sont graphiquement très travaillées et le passage au mode classique (par simple pression de la touche F1) permet de se rendre compte du boulot accompli. Même Guybrush Threepwood (et c’est valable pour tous les personnages), qui était auparavant un peu trop freluquet à mon goût, colle mieux à son personnage et devient très vite attachant. Les animations sont toujours aussi rigides, mais c’est tant mieux puisqu’elles cadrent parfaitement avec le côté old school du jeu. Dommage cependant que le format 16/9 soit toujours obligatoire. Les voix, une nouvelle fois, sont sans reproche et les nouveaux arrivants ne seront pas dépaysés puisque ce sont les mêmes que celles utilisées par Telltale pour ses Tales of Monkey Island. Enfin, la galerie de personnages secondaires est mémorable (ah, Wally le cartographe et son monocle…).

Un peu de tout, dans cette vidéo

Je ne vais pas ici vous parler de l’histoire, et encore moins de la fin très spéciale de celle-ci, mais sachez seulement qu’elle vous permettra de voir du pays, de visiter de nombreuses îles et de rencontrer tout un tas de personnages. Bref, une fois qu’on est rentré dans la peau de Guybrush, on a du mal à en sortir, d’autant plus que l’humour, assez éclectique, ne peut que plaire au plus grand nombre. Pour un jeu payé à 5 € lors d’une promo Steam, je pense m’en être vraiment bien sorti. À vous de voir si le prix actuel de 10 € vous convient, ou si vous préférez attendre une nouvelle promo. La première solution est à mon avis préférable.

13 Comments to “Monkey Island 2, l’édition spéciale”

  1. Ça ne dépasse pas les 2h de jeu quand tu l’as déjà fini sur Amiga ^^

    Mais c’est clairement un jeu à faire une fois dans sa vie et c’est le meilleur de tous.

  2. La fin m’avait dégouté. Et me dégoute toujours.

  3. Elle est géniale la fin !

    Dommage par contre qu’ils aient viré le générique de fin “Vous pouvez maintenant retourner à vos occupations, préparer à manger, jouer au tennis, sortir le chien,….”

  4. Je remet ce que j’ai mis sur SensCritique parce que j’étais inspiré ce jour là:

    J’avais adoré Monkey Island 2 dans les années 90. L’un de mes souvenirs de jeune gamer les plus fort. D’ailleurs je lui ai mis 10/10.

    Problème : je n’avais même pas 10 ans. Difficile dans ces conditions de comprendre toute la subtilité de l’humour et des énigmes. J’ai donc terminé Monkey Island 2 avec la solution sur les genoux, gentiment imprimée par mon Papa, qui avait également imprimé la roue permettant de lancer le jeu. Oui, c’était une version pirate…

    En 2007, à peu près hein, j’ai voulu réinstaller Monkey Island 2. J’ai installé le jeu via l’émulateur ScummVM, j’ai imprimé la roue de code, je l’ai découpée, analysée et codée en Java, c’est quand même plus pratique. Ensuite j’ai lancé le jeu, j’ai joué 2 minutes, j’ai quitté. Terminé. Les oldies, ce n’est pas pour moi, surtout quand il n’y a pas de voix sur les dialogues, ça c’est dur.

    Je comprend que l’on critique ce remake pour ses défauts, mais pour moi c’est un souhait très cher qui s’est réalisé. Je voulais rejouer à Monkey Island 2 avec mes yeux d’adulte, je n’aurais jamais pu sans cette Special Edition. Et comme au passage les dialogues (parlés) sont excellents et les décors sont magnifiques, ça vaut autant 10/10 que l’original, encore plus avec mes yeux d’adultes et tant pis pour la scène d’intro.

    Monkey Island 2 était grand, Monkey Island 2 est toujours grand.

  5. Naudec a dit :
    Les oldies, ce n’est pas pour moi, surtout quand il n’y a pas de voix sur les dialogues, ça c’est dur.

    L’argument de merde, désolé, genre c’est passéiste de lire, trop dur la lecture à l’ère du nesq jaine en plus c mem pa ecri en SMS lol, non ça m’énerve franchement, si un mec de ta génération pense ça, pas étonnant qu’un tas de générations d’analphabète nous succède.

    C’est un peu le jeu (le 1) qui m’a appris à lire et donné plaisir à la lecture.

  6. Ça dépend des gens et de leur expérience du genre. Moi, j’ai découvert les jeux d’aventure en 1996 avec les Chevaliers de Baphomet. Je n’ai jamais envisagé une seule seconde qu’on puisse jouer à un point & click sans un doublage intégral, et de qualité tant qu’à faire. Pour moi, ça fait partie intégrante de l’expérience. Et c’était la raison principale qui m’empêchait de découvrir Monkey Island jusqu’à leurs remakes, plus que les graphismes.

  7. A l’époque je jouais avec juste le texte et ça m’allait très bien, mais au XXIe siècle, ça ne passe plus, ça n’a rien d’un argument de merde, c’est avant tout une histoire d’ambiance, les standards changent. Nan et puis les graphismes sont très très vieux quand même. Un jeu de 1992 en 2007, c’est vraiment moche.

  8. En 2010, j’ai toujours un WinUAE avec Syndicate, Moonstone, Dune, Populous 2, Turrican 2 et pleins d’autre. Malgré la bouillie de pixels en 320*200, je m’amuse comme avant, car le gameplay à l’époque est et restera une référence.

  9. Pour ma part, je n’ai aucun mal avec les jeux 2D, par contre les jeux 3D des années 90/début 2000 me font pleurer les yeux quand j’y joue.

    Je suis content de pouvoir jouer sur émulateur aux jeux PS1, pour améliorer les graphismes avec des filtres par exemple. Alors que des jeux SNES, je les lance direct de la console sans problème.

  10. Alors, on en fait quoi de Okami qui mêle texte plus yaourt synthétique sur un jeu “récent” ?

  11. Très bon remake d’un des plus grands jeux d’aventure. Maintenant je veux des remakes de Maniac Mansion, Day of the Tentacle, les 2 Indiana Jones et Sam & Max.

  12. J’pige pas trop les gens qui veulent un remake de Day of the tentacle ou Sam & Max.
    Car bon, Monkey 1&2 ont des réolutions de 320×240 et effectivement ca pique un peu les yeux, mais à partir de Day of the tentacle (et donc sam & max, full throttle, etc) on passe à du 640×480, et si c’est un peu grossier, ca passe quand même toujours super bien (en plus ca va bien avec le style des graphismes “Lucas”). Et puis DOTT et Sam ont tout 2 un doublage excellent…A la limite le seul défaut de DOTT c’est son interface mais à part ca, pas de quoi faire un remake à mon humble avis.
    Par contre un p’tit Indiana and the last crusade, la je dis pas non (mais un remake digne de ce nom et pas une simple HD-isation, car avec la séquence de vol, les combats ou l’infiltration, y’a moyen de faire un truc très sympa).

  13. IMO pas besoin de remake Day of the tentacle et Sam & Max , les deux sont encore jolies

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